La confection des têtes rétrécies, ou tsantzas, pratiquées par certaines tribus d’Amérique du Sud, notamment les Shuars (tribu de l’actuel Equateur) correspondait avant tout à l’accomplissement d’une quête spirituelle et d’une quête de justice. Œil pour œil, dent pour dent, tête pour tête. Avant d’être pratiquée contre les Conquistadores, cette coutume se pratiquait au sein de la tribu, ou entres tribus, comme un moyen ultime de vengeance. Le but de cette coutume: conserver l’esprit vengeur de l’ennemi emprisonné à l’intérieur de sa tête miniaturée, acte rendu possible suite à une célébration spéciale accompagnée d’un rituel ancestral.
Une fois morte la victime est décapitée selon une technique particulière. Il fallait ensuite récupérer la peau de sa tête et la tremper dans une série de décoctions qui va permettre de transformer la taille du « masque », le rendant aussi gros qu’une pomme. Suite à cette opération les yeux, les narines et la bouche étaient cousus afin que l’esprit du mort ne s’échappe pas et pour que celui qui porte la tête puisse ainsi profiter pleinement de l’énergie du mort.
Les Shuars se défendirent vaillamment contre les Espagnols, et ils devinrent célèbres pour leur férocité au combat ainsi que pour les pièges qu’ils tendaient aux Conquistadores dans la forêt. Des têtes de dizaines de milliers de soldats espagnols auraient été réduites. La légende amplifia l’histoire en soutenant que les accès aux territoires Shuars étaient balisés avec des têtes réduites de soldats Espagnols. Effrayés par la résistance qu’ont opposée les Shuars, par leur détermination et leur férocité, les Espagnol ont fait des tsantzas le symbole de la victoire du monde sauvage contre le monde civilisé.
Comme tout se vend, une fois les affrontements entre Shuars et Conquistadores finis, certains occidentaux ont réalisés qu’ils pourraient tirer profit de ces objets tribaux. Se développa ainsi le commerce des têtes réduites - et surtout des fausses têtes réduites réalisées à partir de têtes de singes, voir à partir de tête humaines, de nombreux crimes ayant été commis pour nourrir ce business exotique.
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